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Par Peace Lines le 31 Décembre 2019 à 01:14
Greta, Grève Scolaire pour le Climat
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MESSAGERIES
DE LA PAIX
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Lettre de Liaison n°111
28 décembre 2019
2019 : une année plaque tournante
- Le siège de notre siège
- Notre retrait du Sahel
- Le basculement de paradigmes au Moyen-Orient
- Nos raisons de rester européens
- Nos munitions
- Perspectives pour 2020
- 1 - Le siège de notre siège
Il pleut depuis des semaines. Les terres sont sous l’eau. Ce ne sont pas de violentes montées des eaux, non, mais quelque chose d’insidieux, d’interminable, qui tombe du ciel sans discontinuer, et transforme le décor quotidien en bourbier. Les chemins sont tous devenus impraticables. Les cours de fermes sont dans la boue. Pire : il y a prolifération de rongeurs : de rats dans les bâtiments extérieurs, de souris, de mulots, dans les maisons. On se sent assiégés, jour et nuit, par les averses, les intempéries, et par ces dizaines de petits prédateurs qui s’infiltrent partout, dans les tiroirs des bureaux, dans les garde-manger, dans les armoires... Une seule cause pour tous ces effets : le réchauffement climatique.
Le Nobel Jean Jouzel nous avait prévenus : « Nous allons griller à petit feu »… ou patauger les pieds dans l’eau, dans l’eau et la gadoue.
Nous avons fait refaire la margelle de notre premier puits, qui a été couvert d’une dalle, pour éviter tout accident. Trois beaux arbres fruitiers ont aussi été plantés chez la famille d’accueil (pamplemousse, oranger, mandarinier). Là s’arrête notre chantier pour 2019.
Le Sahel n’a jamais été dans la définition statutaire de notre champ d’action. C’était une parenthèse.
Sur ce Septième Continent, voir dans Wikipedia :
Expédition 7ème continent.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Expédition_7e_continent
Voir aussi le Great Pacific Garbage Patch, le Grand Vortex de Déchets du Pacifique (entre la taille de la France et celle de la Russie), sachant que l’Océan Pacifique n’est pas le seul concerné, l’Atlantique aussi…
Pour agir avec efficacité, si l’on osait braver les dangereuses conditions sanitaires, il faudrait une présence régulière sur place, faute de quoi autant vider des arrosoirs dans le désert !
Ajoutez à cela que les prêches en mosquée débordent volontiers du cadre religieux. L’imam commente comme il l’entend l’actualité. Or l’Opération Barkhane au Sahel ne contribue pas précisément au prestige de la France, qui fait cavalier seul dans cette affaire – avec le dérisoire renfort de trois hélicoptères anglais et de cinquante Estoniens.
Comment quatre mille hommes, répartis sur un territoire de plus de 5 millions de kilomètres carrés – plus vaste que l’Union Européenne ! – peuvent-ils efficacement tenir le rôle de l’éternel gendarme français du Sahel ? On nous dit qu’ils auraient tué ou fait prisonniers quelques 600 djihadistes. La question est : combien cette présence en a-t-elle fait naître ? Combien de millions d’Africains radicalisés (au Sénégal comme au Nigéria, en Guinée, au Cameroun…) répètent-ils le refrain des Français « profiteurs, exploiteurs » ? Compliquant ainsi péniblement, ou rendant impossible tout travail humanitaire sur le moyen et long terme.
Notre point-de-vue là-dessus est celui de l’o.n.g. Human Rights Watch : « Paris (…) prête beaucoup trop d'attention à l'aspect militaire de la lutte contre les djihadistes, pas assez au terreau qui l'alimente. ». Constat renforcé par la mise en garde d’un ex-ministre malien :
« Le sentiment anti-français est à son paroxysme au Mali (…) Des théories du complot fleurissent partout. Bientôt, on accusera la France d’être responsable des inondations ! »
Le chef d’état-major des armées françaises, le général Lecointre, lui, déclarait en 2018 :
« Je ne pense pas qu'il soit possible de régler le problème au Mali en moins de dix à quinze ans, si tant est que nous le puissions. »
Si tant est que nous le puissions…
Pour notre humble part, c’est d’un adieu au Sahel qu’il s’agit.
Le cœur lourd, nous savons nos forces bien trop faibles pour vouloir persister dans une présence devenue aléatoire, et à fonds perdus, si ce n’est même périlleuse pour ceux qui s’y rendraient.
- 3 - Le basculement de paradigmes au Moyen-Orient
.../... en cours de rédaction
Aghju lu core in pezzi
Il est lourd le fardeau
À 45 degrés
On va y laisser la peau2043, I Muvrini (Portu in Core)
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