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Lettre n°79 - déc 2013
PEACE LINES
MESSAGERIES
DE LA PAIX
www.peacelines.org
Lettre de liaison n°79
15 décembre 2013
416 parlementaires européens soutiennent la Campagne Ouvrez les Portes
soit une majorité de 54,6%
Nous avions, en lançant cette Campagne, en 2008, avec une poignée de parlementaires européens et de Prix Nobel, 8 objectifs précis :
- la fin du siège de Gaza
- la fin des assassinats ciblés de Palestiniens
- la fin des tirs palestiniens de roquettes
- la libération du Caporal Shalit
- la libération d’«un nombre significatif de Palestiniennes détenues,
- de détenus palestiniens malades »
- la libération des plus anciens détenus (les « prisonniers oubliés d’Oslo »)
- et celle des prisonniers en détention arbitraire (parmi eux, des députés palestiniens).
Nous pouvons considérer pratiquement atteinte la moitié de ces objectifs (2, 3, 4, 5) quoiqu’il y ait encore des tirs sporadiques depuis Gaza, avec leur lot symbolique de représailles israéliennes, et 6 femmes détenues (la quasi-totalité alors, 27, ont été libérées fin 2011). Enfin, Israël a accepté de libérer les plus anciens détenus (point 7), en 4 étapes. La 3ème est prévue pour le 29 décembre.
De Haiyan à Alexa : Gaza « Zone Sinistrée »
Début novembre, aux Philippines, le Typhon Haiyan, avec des vents de plus de 200 km/h, a dévasté une partie de l’archipel des Philippines, détruisant maisons et infrastructures sur son passage, avec un bilan de plus de 6.000 morts.
La mobilisation a été immédiate. Des vaisseaux de guerre britanniques et américains ont participé aux opérations de sauvetage, avec 13.000 hommes de troupe pour les Etats-Unis. Une trentaine de pays ont contribué aussitôt aux secours à hauteur de 300 millions d’euros en dons d’argent.
La Tempête Alexa, qui frappe le Moyen-Orient depuis le 13 décembre, n’est pas comparable au typhon Haiyan par ses effets. C’est néanmoins la première fois que de telles quantités de neige sont enregistrées depuis la création d’Israël. Voici quelques images qu’en a retenues la presse israélienne (Haaretz, Jerusalem Post), toutes prises à Jérusalem :
Plus au sud, à Gaza, c’est une toute autre situation, après quatre jours de pluies torrentielles.
“Widespread flooding in Gaza forces thousands to flee homes” Ma’an news 13/12/2013
Nous vous envoyons dans l’urgence des images qui proviennent de 3 agences : Ma’an News, Reuters, UPI, et du New York Times. Nous avons cherché en vain l’équivalent dans la presse francophone. Avec une première question : pourquoi faut-il passer par des media anglophones pour accéder à l’information, concernant la Bande de Gaza ? La presse israélienne même est plus ouverte que la presse de langue française. Y a-t-il embargo sur Gaza à tous les niveaux ? En Europe même ?
“United Nations calls northern Strip ‘disaster area’; water reported to be two meter high in some places.”
Reuters, 14/12/2013
« Les Nations Unies qualifient le Nord de la Bande de Gaza de ‘zone sinistrée’ ; avec jusqu’à 2 mètres d’eau dans certains secteurs. »
Toute la partie Nord de Gaza, le camp de Jabaliya en particulier, est sous l’eau. Des milliers de personnes ont dû être déplacées, regroupées dans des écoles. Le ravitaillement en eau et en pain de ceux qui sont restés chez eux, assiégés par l’eau, se fait au moyen d’embarcations légères. On aurait tort, toutefois d’attribuer cette catastrophe à la seule tempête Alexa. Il y a plus grave, et c’est EuroNews, les premiers, qui ont lancé l’alarme, dès la mi-novembre.
“Flooding in Gaza” UPI, 14/12/2013
“Inondations à Gaza”
“Gaza ‘faces disaster’ after power cuts cause sewage floods” EuroNews 14/11/2013
« Gaza ‘va au désastre’ en raison des coupures de courant qui provoquent des inondations d’eaux d’égouts »
« Un désastre humanitaire menace à Gaza, provoqué par des inondations dans les rues : non la conséquence de pluies diluviennes, mais d’écoulements d’eaux d’égouts non traitées.
Une des stations de traitement des eaux les plus importantes de l’enclave palestinienne s’est arrêtée de fonctionner en raison des coupures de courant dues à la pénurie de fioul.
Les résidents sont forcés de contourner ou de patauger dans ces mares d’immondices qui débordent dans les rues chaque fois que l’usine cesse de fonctionner et que les « eaux usées » ne sont pas traitées.
‘Ceci est le début d’une catastrophe et, à moins que le monde écoute nos cris, un vrai désastre peut frapper Gaza et son peuple,’ prévient Sa’ad El-Deen Al-Tbash, du Département des Eaux Usées de la Ville de Gaza. ‘Il s’agit d’un problème humanitaire, et non politique.’
(…) Les responsables civils ont indiqué un chiffre de 120.000 personnes desservies par la station de traitement affectée, et ont prévenu que d’autres stations de traitement des eaux risquent bientôt de tomber en panne de fioul pour leurs générateurs.
L’économiste de Gaza, Maher Al-Tabbaa’ affirme que cette pénurie de fioul et d’électricité signifie que de nombreux commerces, entreprises ne pouvaient faire tourner de générateur.
‘L’arrêt prolongé de la centrale électrique de Gaza annonce une réelle catastrophe qui risque d’affecter la sécurité alimentaire fondamentale des gens, aussi bien que les secteurs de l’éducation et de la santé.’ »
“Raw sewage and anger flood Gaza streets as electricity runs low”
New York Times, 20/11/2013