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    Lettre de Liaison n°91

    1er mai 2015

     

              Avant le séisme

                        

    Le Mont Sion, lorsque vous venez de la Porte de Sion dans la Vieille Ville. La fourche en chemin : si vous prenez à gauche, vous parvenez au Tombeau de David (photo du centre) - et à la Maison du Dernier Repas, si vous prenez à droite, c'est l'Eglise de la Dormition. 

     

    Camp de Balata Camp, Naplouse. Le plus grand camp de réfugiés en Cisjordanie. 30.000 personnes y vivent, sur moins d'un demi kilomètre carré. Jusqu'en 2007, c'était le fief de militants "de gauche". 5.000 élèves y étudient dans les écoles de l'UNRWA. Ses murs sont couverts d'affiches de "shahids" (martyrs).

                    

       

    Que vous réserve le futur si vous êtes un adolescent du Camp de Balata ?

     

              

     

      

    Camp de Balata, d'autres visages. Elles étudient les pensées et principes de Martin Luther King. Mais à l'entrée du camp, sur la route qui va de Ramallah à Naplouse, d'autres adolescents ont arrêté les voitures, jetant des briques et des pneux enflammés, juste devant le Puits de Jacob dans l'église chrétienne... pour envoyer un message de désespoir et de colère à l'Autorité Palestinienne à Ramallah...

         

          

          

    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/03/west-bank-balatta-camp-security-trouble-government.html

      

        

    Mont des Oliviers, Jérusalem, en surplomb de la Vieille Ville, 25 Avril 2015. Trois jours d'émeutes lorsqu'est tombée la nouvelle de la mort du fils d'un voisin, le gardien de la Chapelle de l'Ascension, Muhammad Abu Ghanem. 

     

    Coïncé entre le cimetière avec les fossoyeurs et la rue... Où aller ?   

           

    Au pied du Mont des Oliviers se trouve le Jardin de Gethsemani, le long de la Vallée du Cedron, avec son Tombeau d'Absalom, juste en-dessous de la Porte d'Or scellée, à gauche de la Porte des Lions

    Comment faire, quand on a douze, treize ans, pour ne pas jeter de pierres avec les autres ?

     

    Lorsque vous voyagez en taxic ollectif sur la route qui va de Ramallah à Jénine, c'est tout ce que vous voyez, tout du long de la route : tours de garde et miradors, de toutes espèces et de toutes tailles.

    Nous rappelant l'avertissement du Général Sharon devant la Knesset, en mai 2003 : "Kibush ze Kibush!"

    "Cela peut ne pas vous plaire d'entendre ces mots, mais je vous dis que nous devons mettre fin à l'Occupation. Que vous aimiez le mot ou non, l'Occupation c'est l'Occupation!"

          

    Au bout du compte, après davantage de barrières de feu en chemin, que trouve-t-on, devant la Porte de Qalandiya qui mène à Jérusalem ?

    Toujours davantage de miradors, davantage de murs.

       

    Ci-dessous, la "porte" du coeur de At-Tur (district du Mont des Oliviers). Si ce n'est qu'il n'y eut jamais de "porte" là, matérialisée par ces blocs de béton, avant le 27 avril 2015. Ibrahim Abu el Hawa, probablement le plus respecté des doyens d'At-Tur, est debout entre les blocs. Il demande :

    "Lorsque des haredim, à Mea Shearim, posent problèmes à la police, est-ce qu'ils enferment aussi les habitants de Mea Shearim derrière de tels blocs ? Empêchant ainsi l'accès aux ambulances, aux véhicules des pompiers ? Bien sûr que non ! Qu'est-ce d'autre, si ce n'est une punition collective ? N'avons-nous pas des personnes âgées ici, qui ne peuvent pas marcher, et qui ont besoin de voitures pour se déplacer ?"

                         

     

     

    En quinze ans depuis le début de la Seconde Intifada, le Mont des Oliviers était toujours resté en paix. Cela a changé à l'automne 2014, après la guerre à gaza, et les arrestations massives de plus de 500 personnes de Hebron à Jénine, suivant le kidnapping (et le meurtre) de trois adolescents israéliens, Yaakov Naftali, 16 ans, Gilad Shaer, 16 ans, Eyal Yifrah, 19 ans, et l'enlèvement de Mohammed Abu Kheir, 16 ans, brûlé vif dans la Forêt de Jérusalem.

    Ouvrez les yeux maintenant : de Jénine à Hebron, la Palestine est en flammes. Même ces secteurs de Palestine qui avaient réussi à échapper à la tourmente de la Seconde Intifada (2000-2005). Est-ce le début de la Troisième Intifada ? Personne ne la veut vraiment, mais elle peut exploser n'importe quand désormais, si des soldats continuent d'abattre des adolescents, si on crée davantage de martyrs ainsi.

    Une profonde crevasse s'est oiuverte, au-dessus de Jérusalem. J'ai vu l'expression sur le visage d'Ali Saïd Abu Ghanem, 16 ans, lorsqu'il était conduit à sa dernière demeure, les lèvres et les yeux à demi ouverts. C'était une expression de choc profond, d'incrédulité. Au dernier instant de sa courte vie, il ne comprenait pas ce qui lui arrivait.

    Autour de lui, des douzaines d'hommes, jeunes, chantaient, "Par l'esprit, par le sang, nous sommes avec le martyr!".

    Si telle est la situation, désormais, sur le Mont des Oliviers, pensez à ce qui monte dans les terribles camps de réfugiés, de Jénine à Naplouse, Bethléhem, Hebron ? Combien de temps pensez-vous que l'on puisse tenir sans voir venir aucun signe de changement ?

     

     

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