• Chef de village au Sahel lisant notre Manifeste

    MANIFESTE DES MESSAGERIES DE LA PAIX

    Manifeste 2001 : c’est sur le sable du Sahel, en février 2000, que nous nous sommes rendu compte que la première version du Manifeste était trop lourde, incompréhensible pour  nombre de nos frères humains. Nous l’avons clarifiée :

    1. Le principe de liberté.

    Notre besoin de liberté est au premier rang des conditions qui nous rendent capables de penser et d’agir. « Les Messageries de la Paix sont un mouvement sans frontières, non-confessionnel et non-partisan, ouvert à tous les êtres libres et de bonne volonté » (Art. 2 des Statuts).

    2. Le refus de la haine et du ressentiment.

    Le conflit, nous savons qu’il faut souvent l’affronter, lorsque notre liberté, notre dignité, notre paix sont menacées. Ce que nous refusons, c’est l’aspect haineux d’une vengeance. Le désaccord ne mène pas forcément à la discorde.

    3. Le principe d’égalité.

     C’est parce que tous les Hommes sont égaux absolument que nous ne pouvons accepter aucun discours de discrimination. Ainsi, laisser des Hommes croupir dans leur détresse, sous prétexte de fatalité ou d’impuissance, est le commencement même des systèmes d’extermination collective et de ségrégation. Nous n’acceptons aucune forme de séparatisme, d’apartheid, quelle qu’en soit la logique.

     4. Le principe d’unité, et d’équivalence des souffrances.

     Ce qui se passe au loin n’a pas nécessairement priorité sur ce qui se passe entre nos murs. Ici comme là-bas, l’horreur au quotidien, les feux rampants du jugement et de l’exclusion. Nous n’oublions pas que « c’est la somme infinie de tous nos manquements, si infimes soient-ils, qui rend possibles les grandes catastrophes ». Les conflits qui s’enveniment autour de nous nous empoisonnent trop la vie pour qu’on les laisse durer. Ne serait-ce qu’un jour. Comment faire la paix au loin, si nous ne sommes pas en paix entre nous, au plus près ?

    5. Le principe de défense des minorités, des opprimés.

    L’oppression existe, sous de multiples masques, et nous la combattons, partout où elle déclenche son cortège de haines, de boycotts personnels, de refus du dialogue. Ce combat reste non-violent : nos moyens ne sont pas ceux des oppresseurs, qu’ils soient en civil, dans la vie privée, ou en uniforme, dans le domaine public.

    6. Le principe de non-jugement.

    En finir avec le jugement : une de nos priorités absolues au quotidien, dans toutes nos relations, minées par des siècles d’oppression, de peur et de phobies, de violences multiples... Ne fermez pas la porte...

    7. L’affranchissement, et l’éradication des opinions.

    Saturés d’informations partiales, de désinformation, nous ne voulons pas plus tromper autrui qu’être trompés. C’est notre priorité intime, méthodique, de nous affranchir, de nous défaire des opinions reçues, de tous les systèmes de croyances qui conduisent à l’exclusion de l’Autre, et aux tensions, aux drames qui en résultent.

    8. Le refus des armes, et l’opposition à toute peine de mort.

    Ils sont pour nous liés. Ni revanches, ni règlements de comptes. C’est parce que nous considérons toute vie comme sacrée que nous refusons de combattre par les armes et la mort ce que nous sommes capables de combattre par l’esprit et la détermination vigilante de vivre en paix et en sécurité.

    9. La conscience de nos limites.

    Parce que nous ne pouvons nous mêler de tout, tout le temps, nous voulons rester lucides sur ce qui dépend de nous, ce qui est à notre portée, et ce qui ne l’est pas. Par contre, ce que nous faisons, là où nous allons, nous le faisons régulièrement, et ne saurions abandonner avant d’avoir atteint nos objectifs : le silence des armes, la satisfaction des besoins fondamentaux, et le développement de relations constructives entre les personnes.

    10. Le principe de gratuité.

    Parce qu’une vie n’a pas de valeur marchande, parce que nous refusons toute forme d’esclavage, nous posons le bénévolat, l’acte gratuit, l’acte libre, au fondement même de nos choix. Ce que nous faisons pour vivre en paix n’a pas de prix, et ne peut en avoir. La liberté et la gratuité de nos actes sont la condition même pour en finir avec le système de suspicion générale, a priori, qui l’emporte jusqu’ici. Le principe de gratuité restaure entre nous, peu à peu, le plus haut degré d’égalité, que l’on nomme aussi fraternité.

     

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