• Sahel    Sahel    Sahel

     

    Au coeur des ténèbres, à moins de deux kilomètres de la côte et de ses hôtels pour touristes européens, voilà le seul mobilier qu'ils avaient : une caisse en bois pour tout siège, et il fallait cuisiner sur cet ersatz de kanoun, rempli de charbon de bois, lorsqu'il y avait du charbon de bois à brûler... C'était la salle à manger, sous les étoiles... Cela aurait pu être la Mauritanie, ou le Sénégal (il n'y a pas de côtes au Mali). Il s'est trouvé que c'était le Sénégal.

     

     

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    Le début de notre inspiration et du bonheur, c'était sur la route de M'Bour, sur la côte, où nos amis pouvaient enfin acheter les premiers sacs de ciment et les barres de fer tors dont on avait besoin pour construire nos premiers puits dans le désert. Perchés sur ce trésor de ciment et de fer, nous étions les seigneurs de la création alors...

     

    Sahel

     

    Dans ce désert infini de sable ocre, de khamkham (ces ronces rampantes, de-ci de-là), et de rares baobabs, nous est venu ce rappel puissant : "ce qui embellit le désert, c'est qu'il cache un puits quelque part..." Tout ce que nous avions à faire, c'était de creuser ce puits. 

     

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    Autour de ce premier puits, une parcelle de terre désolée fut acquise, et les gens aussitôt la nommèrent "le Champ de l'Amitié et de la Fraternité". Ensemble, Africains et Européens, ils se sont mis à travailler cette terre ingrate, côte à côte. Avec des sacs de semences offertes, venues de France par avion, des arbres fruitiers d'Afrique, plantés par la suite - des bananiers, des manguiers, des goyaviers, des citronniers... 

     

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    A cause des pluies de l'hivernage, la traditionnelle hutte de terre et de chaume s'était gravement lézardée. La prochaine étape fut de construire une "vraie maison", faite de parpaings fabriqués sur place, et séchés au soleil avant de trouver leurs places finales dans les murs.   D'un lointain marché aux bestiaux nous fîmes venir deux chevaux, et un forgeron local construisit une charrette flambant neuve. Pour remplacer les minuscules bougies : des lampes solaires venues d'Europe, montées par un mécanicien d'origine algérienne, sur leurs drôles de trépieds. Le Sage du village était là en personne pour accueillir la lumière et partager ses bénédictions. Sur son tee-shirt aux couleurs brûlées par le soleil, cette formule mémorable :

    "Le désir s'exprime par la caresse comme la pensée par le langage" Sartre

     

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