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    Lettre de Liaison n°128

    20 avril 2024

     

    Martin Luther King, dans son exhortation à sortir des auto-confinements dans lesquels nous végétons (LdL 125) affirme que l’on n’a pas « commencé à vivre » - ce qui s’appelle vivre – tant que l’on ne s’extrait pas de ses zones de confort (« le périmètre étroit de ses problèmes d’individualiste »). Cela semble sévère ? Kant ne disait pas autre chose, dès 1784, dans son court manifeste Qu’est-ce que les Lumières ?

    « Sapere Aude ! Ose savoir ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. »   Kant

     

    Ces photos nous montrent, l’une, des gens en marche pour les 130 hommes et femmes détenus quelque part dans les tunnels de Gaza. Couverts de toile de sac pour le symbole. Et le dôme de la mosquée d’Omar à Jérusalem, sous les points lumineux de l’interception de missiles en haute altitude, lancés d’Iran dans la nuit du 13 au 14 avril.

    Ce n’est pas de la peur qu’il est question d’éprouver en ce moment. Plutôt une forte dose de colère, d’irritation, mêlée de tristesse. Comme si l’on n’avait rien d’autre à faire que de chercher à connaître les caractéristiques de ces bombes volantes lancées par les généraux de Téhéran.

    120 missiles d’une quinzaine de mètres de long, qui parcourent plus de quinze cent kilomètres en douze secondes, à une altitude entre 10.000 et 30.000 m, pour une vitesse terminale de Mach 7 : 8.645 kmh, 2 km et demi par seconde. Le réservoir de carburant à lui seul mesure 11 m. On en a retrouvé un vide flottant sur la Mer Morte. Ci-contre.

    Colère, tristesse ? Ces 120 missiles exoatmosphériques inaugurent pour notre espèce la guerre de l’espace, puisqu’ils ont été interceptés hors atmosphère. Ils ont seulement blessé une petite fille bédouine, dans le Negev, par des retombées. Petite fille sans nom ni visage, dont on ne sait ni l’âge ni l’état actuel. Une petite fille, n’est-ce pas, fille de bédouins…

    S’ils n’avaient pas été interceptés, combien de morts civils cette attaque aurait-elle faits ?

    Sommes-nous au bord d’un gouffre, d’une guerre comme celles de 1991 (Iraq-Israël) ou de 2006 (Hezbollah libanais – Israël) ? Le groupe germano-suisse Lufthansa a annulé tous ses vols pour Israël, ainsi que les hollandais de KLM, Air Canada, les américains de United Airlines. Les uns pour une période limitée, d’autres sine die.

    Ecoles fermées, comme dans le nord du pays, aéroport vide, angoisse des abris, des sirènes ?

    Ce n’est pas abstrait : nous avons pris un billet d’avion à 500 € pour cette dernière semaine d’avril, retourner à Sderot, Nir Oz, Jérusalem, Naplouse. Quel est le risque d’explosion générale dans les jours à venir ? Syndrome d’octobre 1962, la crise de Cuba entre Moscou et Washington ? Lorsque le monde était à un fil d’une désintégration nucléaire.

    Nous savons depuis 2022, avec la guerre en Ukraine, que Russes et Américains sont retournés aux années ténébreuses de la guerre froide (1945-1991). Les civils et enrôlés russes et ukrainiens en paient le prix quotidien, de leur sang. Les marchands d’armes (américains, russes, européens, iraniens), eux, n’ont jamais eu la vie si belle.

    Le bombardement d’Israël la nuit du 13 au 14 avril a servi de test, sur les performances respectives de la firme AIO (Aerospace Industries Organization) qui fabrique les missiles Emad iraniens, et les firmes IAI (Israel Aerospace Industries) et Boeing, qui fabriquent les anti-missiles Arrow, ci-contre, chargés d’intercepter tout Emad, avec un taux de succès de 99% nous dit-on. Moins longs (7m), d’une portée plus réduite (150 km), à combustible solide, ils ont une vitesse supérieure aux Emad (Mach 9 contre Mach 7) et une précision meilleure, de 4 mètres contre 50.

    Tournant dans l’histoire de l’humanité : c’est du début de guerres spatiales qu’il s’agit, puisque les interceptions ont lieu hors atmosphère terrestre.

    « On » nous rassure pourtant : le match AIO-IAI est gagné d’avance, par le Bon Côté – qui regroupe, en fait, une coalition de pouvoirs modérés, parmi lesquels la Jordanie et l’Arabie saoudite, au-delà d’Israël et de son garant américain, face à une autre coalition, évidente, de puissances totalitaires : l’Iran des ayatollahs, en affaires avec la Russie et la Chine.

    D’ailleurs, les Emad peuvent nous rappeler par leur taille les V2 du totalitarisme nazi.

    On se souvient que le régime des ayatollahs a condamné à mort l’écrivain Salman Rushdie en 1989, pour « blasphème », et que la sentence a été appliquée à deux reprises, l’été 1989, et 33 ans après, l’été 2022. S’il a survécu miraculeusement à douze coups de couteau, il a perdu l’usage d’un œil et d’une main. Lire, de lui : Le Couteau: Réflexions suite à une tentative d'assassinat, paru en avril 2024 (Gallimard). L’écouter aussi :

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/a-voix-nue/le-couteau-et-le-miracle-3289747

    Rushdie nous parle de « la bataille des récits », par quoi une société survit, ou s’effondre. C’est un fait : où que nous soyons, Paris les 7 janvier et 13 novembre 2015, Nice le 14 juillet 2016, Berlin le 19 décembre de la même année, Londres le 22 mars 2017 et Manchester le 22 mai, Strasbourg le 11 décembre 2018, Utrecht le 18 mars 2019, Eragny-sur-Oise le 16 octobre 2020, Vienne le 2 novembre, Oslo le 25 juin 2022, Re’im le 7 octobre 2023, Arras le 13 octobre 2023, Krasnogorsk le 22 mars 2024… au nom d’une idéologie, d’une représentation squelettique d’un dieu vengeur et sanglant, une partie de l’espèce humaine définit le monde selon deux types d’espace seulement : Dar al-Harb, le Territoire de la Guerre, où tous les coups sont permis contre l’ennemi, le mécréant, et Dar al-Islam, le Territoire de la Soumission (à Dieu, cela va sans dire, à son dernier prophète, et à tous ses juges, ses sicaires).

    Nous oublions,  par hygiène mentale, nous qui vivons de Paris à Strasbourg, Berlin, Oslo… mais il est recommandé de comprendre où l’on met les pieds, de quoi notre monde est fait.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_attentats_islamistes_meurtriers_en_Europe

    Et pendant ce temps, les marchands d’armes et leurs media se frottent les mains : tout ce qui inquiète l’individu, tout ce qui le déstabilise, l’affecte, l’effraie, est tellement bon pour leur commerce. Voir à ce sujet, la liste des 10 principaux exportateurs d’armes :

    https://www.cnews.fr/monde/2024-03-14/voici-les-10-pays-qui-exportent-le-plus-darmes-dans-le-monde-1468236

    https://fr.euronews.com/business/2024/03/11/la-france-detrone-la-russie-et-devient-le-deuxieme-exportateur-darmes-au-monde

    Notons, au passage, la 33ème place qu’occupait hier l’Iran, avant de grimper à la 17ème dernièrement, voire la 16ème selon certains classements. Avec l’ambition bien comprise d’entrer dans le Top Ten mondial, et d’y détrôner la Corée du Sud, 10ème, voire Israël, 9ème.

    Tout aussi intéressant, le Top Cent des sociétés productrices d’armes, avec leurs revenus chiffrés pour 2021 et 2022 :

    https://www.sipri.org/visualizations/2023/sipri-top-100-arms-producing-and-military-services-companies-world-2022

    Où l’on remarque que, sur les cent sociétés de destruction-massive, 42 sont américaines, 8 chinoises, 5 françaises, 2 russes… Analyse des conflits à l’aune des profits qu’ils génèrent : il s’agit de devancer, d’éliminer la concurrence. Tous les discours seront bons pour ça, au nom de la « démocratie », de la « liberté », de la « nation », de la « résistance », etc.

    Où l’on voit aussi que l’alliance IAI (35ème société mondiale) et Boeing (4ème) n’a pas grand-chose à craindre d’un concurrent, AIO, même pas classé dans les Cent, et dont les produits ne font pas le poids. Comme vient de le démontrer l’épisode de la mi-avril 2024.

    « Fausse guerre » de 2024 : chaque missile Arrow vaut la bagatelle de 3 millions de dollars, les duels de missiles nous sont quasi invisibles, et les Masters of War jouent sur leurs écrans.

    Le côté farce de la chose, c’est que les maîtres de Téhéran, finalement, travaillent pour… font le jeu, si vous préférez, de l’industrie de guerre israélienne.

    Ynet News peut bien titrer, ce 20 avril :

    « Israeli defense industry sees impressive rise after Iranian attack »

    « L’industrie de défense israélienne voit un pic impressionnant après l’attaque iranienne ».

    https://www.ynetnews.com/business/article/sycwdrzwr

    Le 21 avril, on sait enfin l’identité de la fillette grièvement blessée par un éclat de missile iranien, Amina Hassouna, et son âge, 7 ans. « Je ne sais pas ce qui s’est passé, » dit son père Mohamed, « On dormait tous. On n’a pas d’abri. On a entendu les sirènes, et puis quelque chose a frappé la maison, et sa mère a remarqué qu’elle était blessée. »

    Vivre partout avec des abris blindés ?

    https://www.timesofisrael.com/we-have-no-shelter-says-bedouin-dad-of-girl-7-badly-hurt-by-iran-missile-shrapnel/

     

    Dans notre Lettre de Liaison de mars 2024 (127), nous terminions sur la question « Cessez-le-feu avant le 9 avril ? », dans la ligne d’une bonne Résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée à l’unanimité des quinze (dont une seule abstention,  aucun véto). C’était envisageable. Mais le 1er avril, l’état-major iranien à Damas est décapité (sans signature,  mais qui d’autre qu’Israël ?). Le 7 avril, les chefs du Hamas et du Jihad Islamique Palestinien sont convoqués à Téhéran. La nuit du 13 au 14, l’attaque de drones et de missiles contre Israël est déclenchée. On a compris que les pourparlers du Caire, pour un cessez-le-feu à Gaza,  étaient suspendus.

    Importance de la chronologie exacte, pour y voir clair. Oser savoir. Et comprendre.

    Ne pas se laisser enfumer, embrouillarder, par le quatuor dominant des chaînes d’info.

    Qui a dit, « Il n’y a pas plus grande, plus extraordinaire bénédiction que l’absence de journaux, l’absence de nouvelles sur ce que peuvent inventer les humains aux quatre coins du monde pour rendre la vie vivable ou invivable » ? Ajoutant, « Les media engendrent mensonge, haine, voracité, envie, suspicion, peur, cynisme. Qu’avons-nous à faire de ‘la vérité’, telle qu’ils nous la servent ? ».

    Sapere Aude ! Ose savoir ! Formule que Kant emprunte à Horace, poète latin, né 65 ans avant notre ère. Horace à qui l’on doit aussi le Carpe Diem. « Cueille le jour, et ne crois pas au lendemain ».

    Même combat, d’Horace à Salman Rushdie, pour « simplement » ( !) un esprit plus ouvert, une possibilité entre nous de dialogue, d’abord.

    Savoir de quoi l’on parle au juste, et éradiquer le reste.

    1644 mots déjà, dans cette Lettre, en 4 pages, 124 lignes. Soit sept minutes de lecture.

    Vite, on est pressés… Il nous reste un peu moins de mille mots sur deux pages ?

    La lettre précédente comptait un peu plus de deux mille mots, avec plus d’images.

    Qu’y a-t-il d’urgent, d’essentiel à partager, maintenant, ce 21 avril ?

    1-      Nous ne croyons pas à une extension de la guerre en Orient – ou bien nous n’aurions pas pris ce billet d’avion jusqu’à début mai. Cf. pp 1-3 de cette Lettre.

    2-      Première destination en Israël : les communautés dévastées de la ceinture de Gaza, d’où ont été enlevés Haïm Peri, Oded Lifshitz, Alex Dancyg, Yoram Metzger, Amiram Cooper, Naama Levy, Noa Argamani…

    3-      Continuer à soutenir nos amis palestiniens, à Gaza et Jérusalem, qui subissent de plein fouet le coût humain et matériel de la guerre enclenchée par le Hamas (LdL127).

    4-      Attirer l’attention de nos interlocuteurs palestiniens (et pro-palestiniens exclusifs) sur le fait que les chefs islamistes font, en réalité, le jeu des marchands de missiles en tous genres, et que leur stratégie est désastreuse pour tous, depuis des années, à commencer pour la population de Gaza.

    5-      Informer tous nos amis Nobel (avec qui nous avançons depuis 1995) du succès de notre « campagne à bas bruit » de la mi-mars pour la libération de l’ex-ministre de l’éducation palestinien Nasser Al Shaer. Détenu depuis des mois, il a été libéré le 2 avril, et c’est une des raisons de ce voyage.

    6-      Reprendre notre Appel de Jérusalem et Naplouse, de là-bas, pour baliser la voie d’une sortie de guerre. Une campagne de plus d’ampleur que celle de mars. En premier vient le sort des otages enlevés le 7 octobre.

    7-      Définir nos besoins concrets (« Ils ont besoin de nous, Nous avons besoin de vous »).

    Nous avons commencé l’année avec 1.534 € en caisse (une action de fond ne demande pas un budget de dizaines de milliers d’euros !). Mille sont partis à Gaza, pour trois familles déplacées à Rafah, qui nous sont connues depuis quinze ans. Cinq cents euros ont été dépensés lors du voyage de février-mars 2024. Il nous reste, ce jour, vingt euros. Et les frais de ce second séjour de 2024 ont dû être avancés.

    Our 10 th Campaign, March 2024 Photos du Dr Al Shaer avant et après sa détention. Le danger de tout conflit est la diabolisation en bloc des membres des parties au conflit.

    Les responsables militaires et politiques des souffrances humaines indicibles de tant de centaines de milliers de personnes, Palestiniens et Israéliens, devraient passer en jugement, si une Cour Internationale de Justice digne du nom existait. Mais cela n’est pas de notre ressort.

    Ce qui l’est, c’est bien d’oser savoir, oser comprendre, et prendre notre part, si petite soit-elle. Que personne ne puisse dire : vous saviez, et vous n’avez pas réagi.

     

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  • Martin Luther King bilingual extracts

     

    Martin Luther King bilingual extracts

    This collection of extracts was born from a "chance" meeting in war-torn Bosnia, during their civil war, aggravated by foreign powers (Germany, the United States, Al Qaeda jihadis). On the road to Mostar, Jenny Hales, from Sheffield, England, a peace activist in her mid-seventies, had this copy of The Words of Martin Luther King in her purse, she kept it with her everywhere she went. She had been to Iraq, on the border with Kuwait, before the American devastating campaign, in 1991, with a hundred others like her. They were all peace-loving men and women, who thought their presence on the border would stop the Americans from invading Iraq - that was the Gulf War.

    This sort of activism could work. When we tried it in the summer of 1993, in Sarajevo, it did prevent the U.S. from bombing the outskirts of Sarajevo (held by what was left of the Jugoslovenska Narodna Armija, the Yugoslav People's Army, after the Croats had deserted it).

    This time around, the Baghdad authorities anticipated a carnage, and decided to repatriate the activists to their capital, by bus. Soon after, the big bombers went into action, and it all went up in smoke, the oil wells, and so many strategical assets in Baghdad. The rest-is-history. Including the birth of the Islamic State in the American camps of prisoners of war.

    Jenny also went to parts of the world where landmines had been buried. She was that sort of woman. We later met, and organized a humanitarian convoy (Humanitarna Pomoc) together. When she realized my interest in her little MLK book, she parted from it, and gave it to me. It has stayed with me ever since. And the thought grew, that it could be done again, differently, with a selection of extracts by teenagers, and it should be printed in both Arabic and Hebrew.

    This was done in 2003 by a dozen high-school students from some ten countries, in France (Algeria, Cameroon, China, India, Mali, Nicaragua, Portugal, Serbia...), with the help of a few teachers, and of the municipality of the town they lived in, where the first edition (French-English) was printed. 330 little books were sold for three euros each. With the thousand euros, we had two thousand books printed in English-Arabic, and two thousand more in English-Hebrew, in Bethlehem, of a perfect quality. 10 by 15 cm.

    So hail to thee, Jenny in Sheffield, wherever you may be now, in some other world... The spirit lives on.

     

    Here is a first extract. We have chosen the 7th one, about the mammoth facilities with computer minds, the gigantic industry and government, woven into intricate computerized mechanisms, for reasons that seem too obvious. Dr King wrote these premonitory thoughts in the sixties, some sixty years ago.

    You could repeat his words endlessly : the human being becomes smaller as his works become bigger...

    What we sometimes call "the system" leaves the person outside.
    The sens of participation is lost, and the human being becomes separated and diminished.

    When that happens, and individuals are no longer paticipants, no longer feel a sense of responsibility to the society they live in, the content of democracy is emptied, i.e. democracy is dying.

    Inexorably, when the whole social system spreads vulgarity and substandards of education, society loses it soul, and people are pulled away from what they perceive as a soulless society, leading to their alienation. The most pervasive, insidious development around us.

    Martin Luther King bilingual extracts

    Martin Luther King bilingual extracts

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Read in The Jerusalem Post, on April 19, 2024 : 

    Israeli official security and governmental sources told The Jerusalem Post on Friday: "An eye for an eye, a tooth for a tooth. Israel retaliated where they were attacked.”

    What Dr King said, in 1958 :

    Violence [...] is both impractical and immoral. It is impractical because it is a descending spiral ending in destruction for all. The old law of an eye for an eye leaves everybody blind. It is immoral because it seeks to humiliate the opponent rather than win his understanding; it seeks to annihilate rather than to convert.

    In the case of the confrontation Iran vs Israel, it seeks neither to annihilate nor to convert. It is rather a game, a contest, between economic entities :

    AIO vs IAI/Boeing. Aerospace Industries Organization in Tehran vs Israel Aerospace Industries (Israel) / Boeing (US). AIO producing the Emad balistic missiles, IAI producing the anti-missiles Arrow 3, with help from Boeing. Boeing ranking n°4 worldwide among the MWM, Major Weapon Manufacturers, 44% of its revenue coming from weapon manufacturing and exporting.

    Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Arms_industry


    If and when we re-edit this Little Red Book, we shall not start with this first passage as a warning : "You have not started living until..." You have no wish to rebuke people from the first line, do you. As if to say, "Look, fellow, your life has been nul and empty, so far, stuck as you've been in your individualistic concerns". This kind of thinking was surely welcome in Baptist churches in the Deep South, and that was some sixty-five years ago, but what of the rest of the world, today, what of us in the twenty-first century ?

    Yet, he is making a point, although not too subtly, a point that was made before him by Immanuel Kant, it seems, as far back as 1784, in his manifesto about Aufklärung, Enlightenment.  Enlightenment being, in Kant's words, a human being's "emergence from one's self-imposed immaturity".

    "Immaturity is the inability to use one’s understanding without guidance from another. This immaturity is self-imposed when its cause lies not in lack of understanding, but in lack of resolve and courage to use it without guidance from another. Sapere Aude! * “Have courage to use your own understanding!”--that is the motto of enlightenment."        * “Dare to Know!” (Horace)

    For the eighteenth century philosopher, lack of courage, lack of resolve, are the chief causes of our misfortunes. He soon makes it clear : "Laziness and cowardice are the reasons why so great a proportion of men, long after nature has released them from alien guidance nonetheless gladly remain in lifelong immaturity, and why it is so easy for others to establish themselves as their guardians. It is so easy to be immature."

    What makes the matter a bit more tricky is Kant's refutation of "alien guidance" : " If I have a book to serve as my understanding, a pastor to serve as my conscience, a physician to determine my diet for me, and so on, I need not exert myself at all." No book, no pastor, no diet-prescriber, therefore. No imam, no rabbi, no holy man.

    Hum. Is the point clear enou, but, agh, Think for yourself, use your own understanding, but don't confine yourself in some ivory tower, mute and aloof.

    22/4/24. When you read this second passage, binary as its, Light vs Darkness, you may react to a judgemental, preachifying King ("This is the judgement"), but, again, this was the Sixties (sixty years ago), in "black" churches of the South, the deep South, and the man was a pastor, preaching to his congregation, his people.

    His question remains, as valid in 2024 as in 1964 : what are we doing, what am I doing, now, for others ?

     Third passage : Dr King put service before and above all else. As opposed to self-service, and greed.

    We may not agree with his praise of ignorance as a virtue - to make your subject and your verb agree is part of what enables people to understand each other - but "a heart full of grace", with the will to serve others, to help them, support them, is the key to mutual peace in his vision.

     Fourth passage : We all have our favorite parts, and this one certainly is candidate. The sort of thought you like to repeat, again and again : All individuals are interdependent. Come what may. Whether we realize or not, we're in debt. We owe rank strangers an awful lot. And may need to draw our own updated list of small concrete debts.

    My towel was made in USA. My soap comes from Aleppo, Syria. I drink coffee harvested by Peruvians, tea collected by Indians. My Ovomaltine comes from Switzerland. The oranges were picked by Spaniards. The cane from which my sugar was made was grown by Brazilians. What a delightful way to start a day : with all these people, from the USA, from Syria, from Peru, from India, from Switzerland, Spain, Brazil, actually pouring their labour and smiles into my life...

    As for my clothes, my cotton trousers, my t-shirt and shirt were made by Indians, my socks by the Irish, my Idaho jacket by the Chinese...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Lettre de Liaison n°127

    25 mars 2024

    Ils ont besoin de nous

    Nous avons besoin de vous 

    « Chaque être humain doit décider s’il va marcher dans la lumière de l’altruisme créateur ou bien dans les ténèbres de l’égoïsme destructeur. La question la plus urgente et la plus constante dans cette vie est : que fais-tu, maintenant, pour les autres ? »   Martin Luther King, toujours.

    Pour dire ces choses autrement : il y a des porteurs de lumière autour de nous, dans notre monde, par la qualité de leur engagement, professionnel, ou privé, par ce qu’ils apportent aux autres, sans idée de profit – pour la beauté du geste. Et puis, il y a ceux qui empoisonnent, enfument les autres, par l’entêtement de leur force d’inertie, ou leurs aveuglements volontaires.

     Sur le deuxième panneau, porté par le cinquième garçon d’Al Yarmouk à Gaza [que sont-ils tous devenus ? que reste-t-il de leur école ?], Martin Luther King nous prévenait : « C’est encore une des tragédies de l’histoire humaine que les « enfants des ténèbres » soient fréquemment plus déterminés et plus actifs que les « enfants de lumière ».  

    Aussi avons-nous choisi, comme « porteurs de flambeau », témoins de notre temps tragique, deux hommes représentatifs tous les deux, du meilleur de leur peuple. L’Israélien Haïm Peri, de Nir Oz, à deux kilomètres de Gaza. Le Palestinien Ibrahim Abu El-Hawa, du Mont des Oliviers, à Jérusalem. Nous avons tant besoin de lumières, de clarté.

    Ces deux hommes ont besoin de nous. Terriblement. Ibrahim, né à la fin 1942, parce qu’il est le dernier des Bédouins hôte de tous, au sommet du Mont des Oliviers. Dans son humble maison aux murs blancs, sur trois étages, la Maison de la Paix, il a reçu des milliers de visiteurs, de pèlerins, sans rien attendre en retour. Il les a nourris, logés, sans limites, aidés de toutes les façons qui lui étaient possibles. Sa générosité est légendaire.

    Dans notre culture bédouine, dit-il, quand on est de passage, durant trois jours vous n’avez pas le droit de demander à un invité son nom ; il faut d’abord qu’il se repose, le nourrir, et après, on lui demande ce dont il a besoin dans la ville, et on essaie de l’aider… De nombreux membres de ma famille n’ont pas étudié à l’école, et ne savent ni lire ni écrire, mais ils nous ont appris le langage sacré de l’amour, de la paix, et de l’accueil.

    Dans notre croyance, ajoute-t-il, étudier une langue est quelque chose de sacré (Ibrahim parle couramment arabe, hébreu, anglais, russe…). Toutes ces histoires de langue arabe ou hébraïque, entre Arabes et Juifs, toutes les histoires des deux peuples, c’est ce qui nous sépare. Nous avons la tête dure, nous ne voulons rien céder, et en même temps, nous sommes esclaves de ça… Le mur qui nous sépare, ce n’est pas le mur que le gouvernement a construit en béton et métal… La vraie séparation entre toi et moi – fais attention, celle-là est dangereuse. Les murs tomberont seulement lorsque plus de gens seront connectés. Tous les livres sacrés disent d’aimer son voisin comme son frère et comme soi-même. Comment peux-tu aimer ton voisin si tu ne lui rends jamais visite, si tu ne lui parles pas ? »

    Si Ibrahim a besoin de nous, aujourd’hui, fin mars 2024, c’est que sa Maison pour Tous – qui est notre port d’attache à Jérusalem – a subi le double assaut du coronavirus et de la guerre de Gaza. Bruissante de vie, d’échanges dans toutes les langues du monde, de rires, jusque fin 2019, toujours pleine d’une douzaine d’hôtes et plus, elle est aujourd’hui froide et vide. Or elle est le seul lieu d’accueil universel à Jérusalem (tous les autres sont sélectifs, confessionnels, exclusifs : juifs entre juifs, catholiques entre catholiques…). Elle est ce phare vivant, tout en haut du Mont des Oliviers, qui « veille », à sa façon, sur la Vieille Ville, de l’autre côté de la Vallée du Cedron.

    De Jérusalem, ce matin ce message : Pas de vie à Jérusalem… pas de touristes… pas de travail… et pas d’espoir. [Nombre d’églises sont fermées à défaut de pouvoir en payer les gardiens].

    Il faut relever la vie. Tant que subsiste un souffle de possible, un peu de sincérité, d’espoir.

    Que survive la Maison de la Paix, ce parfait emblème de la Cité de la Paix.

     

     Pour la troisième semaine consécutive de ramadan, des dizaines de milliers de musulmans se sont rassemblés entre la Mosquée El Aqsa et la Mosquée du Dôme, pour des rituels pacifiques, sans incident. Contre les consignes des islamistes, donc, qui voulaient encore mettre le feu aux poudres humaines. Encore huit jours pour confirmer cette victoire de la non-violence active.  
     

     

    Pâques 2024. Un voile de sable ocre, orange, venu du Sahara, recouvre le Sud de la France et les Alpes. Dans les Alpes du Sud, les « stations de ski sont complètement plongées dans un ciel de sable ».

    Des mégatonnes de particules se déposent sur la neige, les véhicules, les toits, assiègent nos poumons.

    D’Athènes le 27 mars à Nice, Montpellier, Lyon, Genève, Davos, le 30, « on a des dépôts sableux très importants sur toutes les surfaces (…) Il y a une très forte pollution aux PM10, ce sont des particules fines qui peuvent rentrer dans les poumons. C’est très mauvais pour la santé. »

     

     

    Distance Hassi-Messaoud – Grenoble : 1.500 km à vol d’oiseau. Reggane – Zürich : 2.400 km.

    Pour rappel, distance Sderot – Athènes : 1.200 km. Gaza – Rome : 2.270 km.

    Les retombées des vents du Sahara remontent jusqu’à « nous ». Les ondes de choc du volcan de Gaza ne « nous » épargnent pas.

    Alors, « l’ignorance c’est la force », et… « la liberté c’est l’esclavage », « la guerre c’est la paix »,  comme le veulent les slogans du monde totalitaire de 1984 ?

    « La paix n’est pas la résolution de conflit comme fin en soi; c’est une méthode, ou un moyen, qui émerge de notre monde… » dit le cinéaste allemand Wim Wenders, dans son livre, Inventing Peace,écrit en 2013 avec Mary Zournazi – à condition que: « … le monde soit vécu de manière plus véridique, plus honnête, avec attention, compassion et confiance, et cela implique une curiosité active. »

    Et il ajoute, simplement, « Comme l’écrit Michel Serres, ‘Nous devons décider de la paix entre nous, parmi nous, pour protéger le monde, et de la paix dans le monde pour nous protéger nous-mêmes.’ Ou, pour le dire autrement, nous devons inventer la paix. »

    Nous devons inventer la paix.

    Comme si elle n’existait pas encore. Comme si elle n’avait jamais existé. A-t-elle jamais existé ?

     

     

    Vous allez peut-être croire que je digresse, depuis l’histoire d’Ibrahim. Pourtant, non. Il y a des chercheurs de paix, constants dans leur quête. Comme il y a des chercheurs dans leurs laboratoires, ailleurs, des chercheurs d’or, de pierres rares. Haïm Peri, né en 1944, est l’un d’eux. Haïm aura 80 ans en avril, bientôt.

    Son anniversaire est parti pour avoir lieu dans un tunnel de Gaza, après 180 jours de séquestration. Mettre la rage et l’effarement sous contrôle.

     

    Depuis quand kidnappe-t-on des hommes et des femmes de quatre-vingts ans ?

    A Nir Oz, le village de Haïm, Rita Lifshitz m’a montré une photo récente de sa belle-mère, Yocheved, libérée en novembre dernier, qui a croisé Haïm dans un de ces tunnels insalubres, humides, sans air.  Yocheved avait 85 ans lorsqu’elle a été enlevée. Dans un de ces tunnels de la honte elle a rencontré le chef militaire des islamistes, avant d’être relâchée en échange de militants condamnés pour violences et attentats. Elle a osé lui tenir tête, et lui crier sa colère : « Comment pouvez-vous ne pas avoir honte de vous-même, faire ça à des gens qui ont toujours soutenu la paix ? »

    Sinwar est resté silencieux.

     Il détient toujours Oded, le mari de Yocheved, 80 ans, Yoram Metzger, 80, et Amiram Cooper, 84, deux de leurs voisins, avec Haïm Peri. Les Lifshitz, comme Haïm Peri, des années durant, ont convoyé des habitants malades de Gaza, avec l’organisation Road to Recovery, depuis le Terminal d’Erez jusqu’à des hopitaux spécialisés d’Israël. Bénévoles, volontaires de la coexistence bienveillante.

    Vous vous demandez ce que c’est, Nir Oz, leur communauté ?

    C’était un hâvre de paix de trois cent trente âmes, à moins de deux kilomètres de leurs « voisins », comme ils les appelaient.

    Haïm, comme tant d’autres de cette « Enveloppe de Gaza », définissait sa vie par la terre sur laquelle il vivait, une terre aride, qu’il a travaillée de ses mains, qu’il a cultivée plus de cinq décennies. Cette terre sur laquelle ils font pousser des pommes de terre, des asperges, des arachides. Dans l’idéal créateur, égalitaire, d’une communauté où l’intérêt particulier disparait derrière l’intérêt commun.

    A 6h30 du matin, le 7 octobre, les sirènes ont retenti, et tous se sont enfermés dans leurs abris bétonnés. Ils ont dix secondes pour cela. En règle générale, ils y restent quelques instants avant de ressortir. Pas ce matin-là, où plus de deux mille fusées, roquettes, ont été lancées de Gaza. Haïm et sa femme Osnat sont restés interminablement dans l’abri, avertis qu’il y avait une attaque terroriste dans leur communauté.

    Lorsqu’il les a entendus entrer chez eux, comprenant qu’ils mettaient le feu aux abris qui ne leur cédaient pas, il est sorti , comme s’il était seul, et s’est rendu, laissant sa femme cachée derrière un canapé, invisible.

    Je ne savais rien de Haïm Peri avant le 7 octobre. Ce qui m’a arrêté chez lui, c’est une photo prise par ses kidnappeurs.

    La barbe obligatoire qu’ils portent tous les trois en détention. Et surtout, la colère froide de son regard.

    Colère sacrée.

    Les sortir de là, tous.

     

     Cessez-le-feu avant le 9 avril ?

    Le 25 mars 2024, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a voté la Résolution 2728, exigeant la libération immédiate et inconditionnelle des otages, avec un cessez-le-feu immédiat. Approuvée par 14 nations sur 15 (parmi elles, l’Algérie, l’Equateur, le Japon, le Mozambique, la Slovénie, la Suisse, et les 4 membres du noyau du Conseil : la Chine, France, le Royaume-Uni, la Russie) – avec une abstention, les Etats-Unis. C’est une résolution de peu de mots (267), à la fois concise et précise.
    Nous l’avons analysée en détails sur notre site http://www.peacelines.org/nobel-call-spring-2024-c33442179

    Comme toujours, les avis sont très clivants, et c’est bien ce qui empoisonne la réflexion.

    Ne pas se précipiter pour prendre parti, pour juger, à tort et à travers !

    Voilà un texte court et comminatoire : il déplore toutes les attaques et violences contre des civils, tous les actes de terrorisme, et rappelle que la prise d’otages est prohibée selon le droit international.

    Il exige, sur le même plan, « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages » et un « cessez-le-feu immédiat», qui « conduise à un cessez-le-feu durable, soutenable ». Huit fois le mot « humanitaire » y est employé, une fois le mot « humain ».

    Ne pas ignorer, encore moins se moquer de ces tentatives des Nations Unies.

    Le monde en question existe, avec ses limites et ses raisons d’être. C’est à nous de le connaître un peu, de chercher à comprendre, sans a priori.

    En tant qu’o.n.g. humanitaire, nous lançons, ce lundi de Pâques, une neuvième campagne à destination des Prix Nobel, disponible sur notre site (voir plus haut).

    La situation actuelle en Israël, sur le pied de guerre, et dans la Bande de Gaza dévastée, ne peut, ni ne doit se prolonger indéfiniment.

    Après trente missions en « Terre Sainte » depuis l’an 2000, il est simple d’affirmer que nous nous sentons solidaires de la souffrance des populations otages des extrémistes, tant palestiniens qu’israéliens.

    Nous ne pouvons pas nous cantonner au formatage réducteur des mass media et des réseaux sociaux. Pour sortir des sables mouvants du désespoir, le plus simple est de se mettre en mouvement, oser savoir, oser chercher. Penser par soi-même.

    Messagers de paix, c’est ce que nous faisons, en y allant, sans filtres médiatiques.

    Sur les 1.500 euros que nous avions en caisse début janvier, nous en avons fait parvenir mille aux familles de Gaza qui nous sont connues depuis quinze ans.

    Dans les semaines à venir, il nous faut retourner à Jérusalem, la Maison de la Paix, d’Ibrahim, et à Nir Oz, communauté martyre aux portes de Gaza.

    Dans le fervent espoir d’y trouver la famille Lifshitz au complet, et que les prisonniers des tunnels de Gaza, Haïm Peri et ses voisins, aient pu enfin rentrer chez eux. Nous comptons sur vous pour cela.

    Notre engagement reste celui de Wim Wenders et Michel Serres. Vivre le monde de manière plus véridique, plus honnête, avec compassion…

     

     

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     You walk around Nir Oz - these pictures were taken five months after the attack - and you're stunned.  This is not what the (Israeli) media showed us (only small scraps of reality). Why did they downplay it ?  
         
         
     In Nir Oz time stopped on October 7, 2024, at 7:30  8 hours of murder & mayhem. No army to defend.  
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  • More than one million people were displaced from the North of the Gaza Strip 

    His father is an English teacher in university in Gaza City 


    What will they find when they go home ? 

    When will they be able to go home ? 


     


     

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